Cheminer vers Assise

Raconter mon chemin vers Assise : en voilà une drôle d’idée. Vous êtes pourtant plusieurs personnes à me l’avoir demandé. Avec plus ou moins d’insistance. Mais Compostelle, Assise, tant d’autres l’ont déjà écrit avant moi et avec tellement plus d’éloquence que je n’en suis capable. Que pourrais-je encore écrire qui ne l’ait déjà été ?

Peut-être d’abord qu’est-ce qui m’a mis en route ? Est-ce seulement une mode comme me l’a dit Bruno ? Peut-être, mais franchement, il faudrait n’avoir jamais fait un voyage au long cours à pieds pour avoir envie de voyager autrement. Alors quoi ? ou plutôt qui ? Pas de doute : c’est la faute à … François ! Celui du XIII° siècle ou celui du XXI°, le saint ou le pape ?  Laudato si’! Et puis aussi ceux ou plutôt celles qui ont donné le coup de pouce du départ : toi Josette (hélas, tu ne pourras plus lire ce petit mot) qui m’as offert la magnifique icône de Saint François que tu venais « d’écrire ». Et toi Elisabeth ma bien-aimée qui as si bien su m’encourager malgré ta petite appréhension de me voir te quitter pour plus de deux mois.

Chemin de Compostelle ou chemin d’assise ? C’est un peu comme le jour et la nuit. L’un va vers le couchant, l’autre vers le levant ; l’un est chemin de rencontres quotidiennes, l’autre chemin de solitude ; l’un est un vrai chemin de pèlerinage dans les pas de milliers d’autres qui nous ont précédés, l’autre a été pour moi – malgré les efforts de l’association des chemins d’Assise plutôt une sorte de longue randonnée. A quelques exceptions près bien sûr. L’un m’a conduit à ce que j’ai envie d’appeler « un lieu de légende », l’autre m’a mené vraiment sur les pas et à la rencontre de François d’Assise, du poverello, cet amoureux de la création, ce précurseur du dialogue interreligieux.

Marcher au long cours, c’est apprendre à mesurer les distances faites ou à parcourir en nombre de jours. C’est se laisser bercer par le cantique de la création, se dépouiller ; ceux qui ont essayé de faire un sac de 8 kg (ou moins) savent combien c’est difficile. Tu avais raison, Pierre : l’unité de mesure de l’angoisse du départ, c’est bien le kilogramme !

Marcher à 3 personnes, dans l’amitié, c’est apprendre à supporter les petits travers des deux autres mais c’est aussi savoir que les deux autres supportent les miens sans doute plus grands encore. Surtout dans  les moments de fatigue. Et pour finalement les renforcer encore ces liens d’amitié.

Reste à vous redire le bonheur de la marche, le bonheur de la découverte de l’église Santa Maria delli Angéli, de la Portioncule, le bonheur de la dernière montée le long des remparts d’Assise, de la découverte de la basilique San Franscesco et ses tableaux de Giotto, celle de Sainte Claire, l’eremo delle Carceri – cet ermitage où vécurent François et ses frères.

Vraiment beaucoup de bonheur en somme.

Jean-Paul, de Pollionnay, en août 2023

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