« appelez sur les autres la bénédiction puisque, par vocation, vous devez recevoir en héritage les bénédictions de Dieu. » 1P 3, 8-9
Bénir, dans le langage chrétien est à la fois dire du bien de quelqu’un, demander la bénédiction de Dieu pour une personne ou un groupe et recevoir de Dieu une bénédiction par la grâce d’un ministre ordonné (la bénédiction nuptiale par exemple). J’aimerais m’arrêter sur les deux premières bénédictions : lorsque saint Pierre nous exhorte à bénir, il nous invite à le faire en toutes circonstances, quelles que soient nos relations et nos sentiments envers la personne en question. C’est vrai que dire du bien de quelqu’un avec qui nous avons des difficultés est un véritable combat intérieur : bien vite nous sommes tentés d’expliquer à notre/nos interlocuteurs nos griefs envers de tierces personnes, et bien plus lents à mettre en valeur les qualités de ces personnes. Dire autre chose que du bien à propos des autres, en leur absence, c’est de la médisance, dans une réunion publique de la diffamation et nous savons l’insistance de saint Paul par exemple, ou du pape François aujourd’hui pour nous encourager à arrêter cela : évoquer une maladresse de quelqu’un n’est légitime que dans le cadre des personnes avec qui nous allons rechercher des idées pour faire avancer la situation. Pour nous aider dans ce combat pour nous limiter à dire du bien des autres en toutes circonstances, la deuxième sorte de bénédiction est un moyen puissant en même temps qu’un acte de charité. Oui, en toutes circonstances nous pouvons dire « Que le Seigneur te/vous bénisse ! » : prenons exemple sur les anglo-saxons et leur « God bless you. » ! Disons-le en toutes circonstances, si c’est possible à vois haute devant les personnes, ou au moins dans notre prière : « Viens bénir untel/unetelle. » Rappelons-nous à la fois l’invitation de Jésus « priez pour ceux qui vous persécutent » et la raison que saint Pierre invoque : nous sommes créés à l’image de Dieu qui nous bénit malgré nos péchés, nous sommes donc créés pour bénir ! C’est un enjeu non-seulement de vie fraternelle mais également missionnaire : puisse le chrétien se reconnaître à ce qu’il ne fait que dire du bien des autres, quels qu’ils soient !
P Samuel Peillon, curé