Lors des assemblées de clochers, beaucoup de belles choses ont été dites à propos de nos relations, pour protéger et faire croitre notre communion fraternelle : “un seul cœur” ! Vous les retrouverez ci-dessous. En introduction j’avais cité un passage d’évangile sur lequel je souhaiterais revenir ici. Aux côtés des 10 commandements, des béatitudes, de l’invitation de Jésus à regarder notre “poutre” ou à pardonner, il y a en effet cette Parole :
« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église. »
Matthieu, 18, 15-17
À mon avis, nous pouvons appliquer cette manière de procéder pour tout malaise relationnel ou désaccord, même léger : il ne s’agit pas seulement de péché. Par conséquent, s’il y a eu un malaise suite à une parole ou une action de quelqu’un, on en parle directement à la personne concernée, pas dans une réunion, sauf s’il s’agit d’une réunion de médiation : la réunion portera plus de fruits, dans une ambiance meilleure. En effet, la confiance ainsi acquise permettra l’expression de désaccords sans conséquences sur les relations : on peut être frères sans être toujours d’accord. Parfois, une rencontre n’est pas possible, un coup de téléphone peut alors être important. Reconnaissons que « aborder le sujet » est difficile pour la plupart d’entre nous, mais évite tant de difficultés après, en plus d’apaiser nos tensions intérieures ! Bien sûr, cela nécessite un apprentissage : celui de demander à l’autre des explications sur son attitude, sur les faits, parfois exprimer nos émotions sans juger, accuser ou imaginer les intentions de l’autre. Il y a un cas où c’est encore plus difficile, mais qui me semble important pour des relations saines : lorsque “mon frère” est responsable d’équipe, de service, ou prêtre… Pour certaines personnes, appliquer cette Parole d’Évangile semble hors de leur portée. Il ne s’agit en aucun cas de les juger, mais de les aider à découvrir sa force de vie. On peut par exemple proposer à quelqu’un d’organiser une petite réunion avec la personne concernée, pour parler; ou faire une démarche auprès de quelqu’un qui semble s’éloigner en silence de l’équipe ou du clocher pour aider les personnes à s’exprimer.
Bien sûr il est impossible de faire plaisir à tout le monde, mais chacun a quelque chose de précieux à apporter. Ces quelques lignes ne sont ni un règlement formel ni un jugement sur les paroissiens de Saint-Alexandre, mais une libre méditation pour nous encourager mutuellement dans notre pèlerinage de confiance sur la terre.
P Samuel, curé